Grenelle de l'apprentissage : la Région s'engage



Porté par la Région, le Grenelle régional de l’apprentissage a rassemblé 1 000 participants du monde des entreprises, de l’éducation et de l’insertion. Une journée de débats avant des propositions à venir.

 

« Voie royale », « le plus court chemin vers l’emploi », des expressions souvent entendues lors de la journée de concertation régionale. À travers les échanges, un large consensus s’est dégagé pour avancer ensemble.

 

Le nombre d’apprentis a baissé

Pour Bruno Retailleau, le nouveau président de la Région, l’apprentissage sera l’un des sujets majeurs de la nouvelle mandature. Convaincu que l’apprentissage est un moyen pour lutter contre le chômage des jeunes, il évoque « un énorme gâchis et un échec collectif ».

« Il suffit de regarder les chiffres, souligne-t-il. L’apprentissage, c’est un taux d’insertion professionnelle à 7 mois de 62 % au niveau national, et même de plus de 70 % au niveau régional. C’est considérable. Malheureusement, cette arme a été trop souvent négligée et même fragilisée par les responsables publics. » Et de regretter que le nombre d’apprentis ait baissé de 13 % en 8 ans dans la région.

De son côté, Henri-Michel Comet, préfet de région, encourage l’initiative et relève les atouts ligériens, notamment la grande diversité de filières et de l’offre. Tout en précisant que le taux de rupture dans les Pays de la Loire est inférieur au niveau national, il note la volonté collective des acteurs régionaux.

 

« Le grand combat, c’est l’orientation »

Plusieurs personnalités présentes témoignent de cette volonté. Gérard Mestrallet, président directeur général du groupe Engie, président de la Fondation Agir contre l’exclusion (Face), affirme que l’apprentissage est une autre manière d’apprendre et concourt aux objectifs éducatifs de la nation.

Le député européen Jean Arthuis plaide pour une mobilité européenne en proposant un Erasmus des apprentis. Mais il reconnaît la complexité pour y parvenir : il existe autant de statuts de l’apprenti que de pays de l’Union européenne ! Suite à cette présentation, Bruno Retailleau lance : « Nous devons être la première région de France pour expérimenter cet Erasmus. »

De son côté, Hugo Desnoyer, ancien apprenti boucher en Mayenne, aujourd’hui à la tête d’une société de 100 employés, dénonce le déficit d’image de la profession et s’interroge des effets de l’orientation. « Le grand combat, c’est l’orientation », répète à plusieurs reprises dans la journée le président de la Région.

Le recteur, William Marois, propose deux voies de perfectionnement : une meilleure information pour les élèves et pour les familles et un accompagnement pour aider à trouver un maître d’apprentissage.

 

L’apprentissage est un investissement

La grande consultation organisée en amont par la Région auprès des jeunes, des familles et des entreprises et des apprentis est présentée par Christelle Morançais, vice-présidente de la Région en charge de la formation et de l’apprentissage. 70 % des entreprises qui ne prennent pas d’apprentis ont une bonne image de l’apprentissage.

60 % des apprentis ont choisi eux-mêmes d’aller vers l’apprentissage, la famille représentant 20 %, les autres acteurs 20 %. L’apprentissage est un investissement qui demande une visibilité sur les aides, la sécurité et les formations.

Et Bruno Retailleau de conclure : « Le Grenelle de l’apprentissage est un point de départ. Je fais un double constat : le chômage des jeunes est là et en même temps, il y a un effondrement de l’apprentissage. On est tous responsables et nous devons relever le défi. L’apprentissage c’est le cœur des compétences du Conseil régional. Il rejoint nos valeurs, la transmission entre les générations. On va construire pierre par pierre ce nouvel élan. »

 

Des propositions soumises au vote

En marge de la journée, Bruno Retailleau a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a dévoilé quelques pistes de travail à venir.

Parallèlement à une campagne de communication pour sensibiliser davantage les jeunes, les familles et les entreprises, des mesures sont annoncées : la création d’une prime pour recruter un premier apprenti de niveau IV ou V, la mise en place d’ambassadeurs de l’apprentissage, une aide au financement du permis de conduire…

Une trentaine d’autres devraient suivre, présentées et soumises au vote de la séance sur le budget primitif du 15 avril 2016.

 

En savoir plus :

Grenelle de l'apprentissage : les chiffres en images

Grenelle de l'apprentissage : 4 ateliers pour avancer

 

Carif-Oref des Pays de la Loire, mars 2016 (MAJ 03/2021)