Journée régionale du SPRO : des tables rondes sur les métiers vivantes et inspirantes



Une branche professionnelle, un salarié en reconversion et un employeur, telle était la composition des tables-rondes sur les métiers proposées par le Carif-Oref à la journée du SPRO. Des regards croisés qui ont apporté « beaucoup de valeur ajoutée en peu de temps ». Retour sur quelques messages clé.

 
Métiers du numérique : des besoins croissants qui n’excluent pas les personnes peu qualifiées

Les métiers du numérique en pays de La Loire, c’est 27 000 salariés et une progression de 20% en 5 ans. Alexandra Coudray d’ADN Ouest présente trois métiers accessibles à bac+3: concepteur-développeur, technicien réseaux et technico-commercial.

Christelle Floc'h travaille en cuisine depuis 20 ans. Passionnée d’informatique, elle tente à 40 ans le pari de se reconvertir dans le numérique. Très bien accompagnée, elle bénéficie d’une combinaison gagnante de dispositifs (Activ Projet, POEI (préparation opérationnelle à l'emploi individuelle) puis contrat pro) qui lui permettent de devenir technicienne support dans une entreprise du numérique.

 

Thierry Hinfray de l’entreprise Eolane est en recrutement depuis 4 mois sur 3 postes. Offre d’emploi à l’appui, il explique que les compétences relationnelles et d’autoformation  sont plus importantes que les compétences techniques. « La technique, ça évolue tout le temps ».

 

Production industrielle : un tissu d’entreprise dense et de nombreux postes en souffrance

Une commune ligérienne sur deux abrite une entreprise de métallurgie. D’après Florance André de l’UI 44, de nombreux postes sont en souffrance de candidats, en particulier les chaudronniers-soudeurs, les ajusteurs-monteurs et les techniciens d’études et de maintenance.

Harold est chauffeur routier, toujours en déplacement. A 34 ans, il souhaite stabiliser son rythme de vie mais n’a pas d’idée de métier particulière. Suite à une présentation par Pôle Emploi des opportunités dans l’usinage il réalise une POEC (préparation opérationnelle à l'emploi collective) puis trouve un contrat de professionnalisation.

 

 
Olivier Nicolas de Manitou développe de multiples stratégies de recrutement. Diffusant ses offres sur son site, Pole emploi et dans les réseaux sociaux, l’entreprise héberge une agence d’intérim et réalise des POEC.

 

Les Services à la personne : un besoin social criant mais un manque de valorisation

Derrière de multiples intitulés de métiers et de certifications, les services à la personne répondent à une définition simple : ce sont les activités réalisées au domicile d’un particulier. Thomas Baudry de la Fepem et Céline Daury d’Anjou Domicile détaillent les trois activités qui concentrent les tensions sur l’emploi : l’assistance auprès de public fragile, l’entretien du domicile et la garde d’enfant.

Fabienne ferme le commerce qu’elle a tenu pendant 15 ans faute de rentabilité. Elle voudrait évoluer vers le soin aux personnes mais ne peut pas financer de formation. D’abord assistante maternelle, elle façonne aujourd’hui son activité d’intervenante à domicile en mixant garde d’enfant, ménage, et aide aux personnes âgées. 

 

 
Coraline Denis d’O2 multiplie les démarches pour recruter, en participant à des forums et Job Dating. L’échange met en lumière un paradoxe du secteur : alors qu’il culmine en tête des études prospectives sur les besoins d’emploi, l’image et la rémunération de ces métiers sont au plus bas.

 

Métiers de bouche : des métiers qui évoluent beaucoup mais n’attirent pas assez

Les boulangeries, boucheries et charcuterie-traiteurs maillent l’ensemble du territoire régional.  Avec le vieillissement des dirigeants d’entreprises artisanales, le besoin de renouvellement des actifs est très fort.  Armelle Marechau de l’UPA 44 zoome sur deux activités qui illustrent cette tension : la boucherie charcuterie et la vente alimentaire.

Mikael, 38 ans, ingénieur informatique, aimerait développer une activité dans la transformation de la viande et peut-être s’installer un jour. Il fait des demandes de CIF (Contrat individuel de formation) et recherche un contrat de professionnalisation mais rencontre des refus car il coûte trop cher. Finalement, il intègre un CAP boucher dans le cadre du Programme régional de formation.
 

Pour Mikael Douard, maître boucher en Sarthe, le métier est très technique et nécessite des années de pratique, de l’adaptabilité, de la curiosité, et une diversité d’expériences afin d’apprendre des actes aussi différents que la maîtrise des noms et emplacements des morceaux, les techniques de découpe, les aspects liés à la traçabilité, ou encore le conseil aux clients (par exemple, sur les temps de cuisson).

 

Transport et logistique : d’importants besoins de recrutement, principalement en niveau V

5ème secteur d'activité économique, le transport et la logistique emploie 75 % de salariés de niveau V et devra prochainement remplacer un tiers de ses effectifs. Monsieur Labrusse de l’AFT présente 3 métiers en tension : chauffeur routier de marchandises et de voyageurs, ainsi qu’agent logistique.

Amélie est éducatrice spécialisée en région parisienne. Arrivée en Vendée, elle ne trouve que des remplacements et souhaite se former à un métier porteur. Après une immersion concluante, elle réalise une formation de responsable en logistique dans le cadre du Programme régional, puis trouve rapidement un poste.

 

 

Monsieur Hardy, dirigeant d’XPO, explique qu’aujourd’hui, le transport de marchandise français concerne principalement des trajets régionaux. En recrutement permanent, il devra devra limiter sa croissance en 2017 faute, non pas de commandes, mais de ressources humaines.

 

Pour aller plus loin

Retrouvez ici toutes les ressources sur les table rondes.

 

Le Carif-Oref se tient à la disposition des groupes SPRO pour aider à l’organisation, l’animation et la communication de tout type d’évènement autour de la connaissance des métiers.

 

Carif-Oref, décembre 2016