Dessine-moi le travail : un nouveau site



Le cercle de réflexion Association travail emploi Europe société (Astrees) a lancé son site « Dessine-moi le travail » pour sonder les jeunes sur leur rapport à l’emploi. En s’inspirant du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, l’association a demandé à plusieurs groupes de jeunes et de moins jeunes de « dessiner l’entreprise et le travail de demain ».

 

La démarche vise en effet l’expression des jeunes sur le travail. Portée par Astrees, elle est conçue sur un processus innovant tout en sortant du clivage générationnel (X, Y, Z, digital natives…). Elle permet aussi de donner la parole aux jeunes et de se mobiliser pour expérimenter de nouvelles manières de faire dans les entreprises, sur le marché du travail, dans les parcours d’éducation et d’orientation. 

 

Un laboratoire d’idées

Ce projet, conçu de manière partenariale, est piloté par un comité actif d’associations de jeunes, d’experts et d’entreprises. L’objectif du site permet dans un premier temps de recueillir leurs suggestions sur les modalités d’amélioration  du travail et de l’accès à l’emploi. Dans un deuxième temps, le laboratoire d’idées en tire une synthèse pour la proposer aux entreprises.

Créé en 2013, le Lab Jeunes d’Astrees  souhaite  à la fois :

  • nourrir la réflexion des participants
  • constituer une formation-action
  • être une source d’expérimentation
  • proposer des points de vue nouveaux et  des scénarios pour un public plus large.

 

Que disent les jeunes ?

En 2016, les répondants suggéraient « Qu’on leur facilite l’entrée de l’entreprise » précise Frédéric Cluzel, ancien directeur des affaires sociales de Sanofi et président d’Astrees. Selon la dernière enquête, cela pourrait être facilité par le rapprochement de l’entreprise et de l’Éducation nationale.
Ils préconisaient également d’associer les acteurs de l’économie à ceux de l’orientation scolaire, de donner des missions d’orientation aux conseillers des Missions locales et de proposer des ateliers « jeunes » animés par des professionnels.

Autant de suggestions tempérées par la volonté de ne pas être contraints de devoir choisir trop tôt leur orientation et de bénéficier d’un droit à l’erreur et à la reconversion. Les jeunes issus des Centres de formation d’apprentis (CFA), pour leur part, avaient avancé l’idée d’obliger les entreprises à recruter au moins un apprenti et de voir la fonction de maître d’apprentissage valorisée.
« Parfois, entre ce qu’on apprend dans le système de formation initiale et ce qui est demandé dans le monde du travail, il y a un gouffre ! » indique Frédéric Cluzel.

Surtout, l’enquête précédente révélait une véritable appétence des jeunes pour la formation tout au long de la vie et le développement de leurs compétences. Ils imaginaient alors une sensibilisation des managers à cette thématique, à un système de formation repensé de manière à inciter les salariés à se former tout au long de leur vie et, pourquoi pas au transfert d’une partie des indemnités de licenciement vers le financement d’actions de formation.

 

L’optimisme et le dynamisme des jeunes

Le matériau récolté est toujours riche et porteur d’innovations pour les entreprises, les partenaires sociaux, les pouvoirs publics et ce,  à tous niveaux.

L’optimisme et la capacité mobilisatrice sont là. Les jeunes interpellent fortement pouvoirs publics, entreprises et partenaires sociaux et ce, sur de nombreux points.  Compétences, efforts et réseaux relationnels : ils sont très réalistes sur ce qui permet de décrocher un job. Ils le sont aussi sur ce qui les attend en termes de contrats. Ils veulent travailler et s’y donner à fond.

De la fin 2014 à la mi-mars 2015, l’Astrees a recueilli les témoignages de plus de 1 000 jeunes de moins de 30 ans sur ce que représente pour eux le travail et sur leur engagement professionnel. Ils ont intégré la mobilité comme la norme dans un marché du travail difficile. Le CDD, l’intérim font partie de leur univers culturel. Leur attachement au travail est très important, mais pour un travail qui ait du sens et dans une bonne ambiance. « Sans ces deux conditions, ils sont prêts à quitter leur travail du jour au lendemain », indique l’enquête « Travail et engagements professionnels, les jeunes prennent la parole », réalisée par l’Astrees.

Reste à voir ce que les sondés de 2017 répondront. Réponse, normalement, à l’automne prochain.

 

 

 
Pour en savoir plus

 

Carif-Oref des Pays de la Loire, juin 2017