À réécouter : "Quartiers sensibles, le fardeau du CV"



A l’occasion du lancement de l’expérimentation des "emplois francs", l’émission "Interception" sur France inter, a consacré son reportage du 1er avril 2018 à l’insertion des personnes issues de quartiers sensibles. Une émission à écouter ou réécouter.

 

Depuis le 1er avril 2018 et jusqu’à fin 2019, le dispositif des "emplois francs" est expérimenté dans certains territoires comportant des Quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV) parmi lesquels, dans les Pays de la Loire, la communauté urbaine d’Angers Loire Métropole.

Cette mesure permet aux employeurs de bénéficier d’une aide lorsqu’ils recrutent, en CDD ou en CDI, des personnes issues de ces quartiers.

 

Emplois francs : le lieu d’habitation comme seul critère

La version initiale des "emplois francs", lancée sous forme d’expérimentation en 2013, visait les jeunes. Le nombre limité de contrats signés a conduit à son abandon en 2014. Cette nouvelle mouture s’adresse, elle, à tous les demandeurs d’emploi, sans considération d’âge, de statut ou de durée de chômage.

Sur le bassin d’Angers, 5 267 demandeurs d’emploi habitent les quartiers prioritaires de la Ville. Il s’agit majoritairement des personnes âgées de 26 à 49 ans, qui n’entrent donc pas dans des dispositifs spécifiques liés à l’âge (jeunes ou seniors). Ce public est plutôt féminin, de niveau V ou infra.

 

Un déclencheur potentiel pour embaucher dans les quartiers sensibles

La directrice de Pôle emploi Angers Europe, qui compte quatre agences, dont deux situées en quartiers prioritaires souligne le caractère ouvert de cette nouvelle génération d’emplois francs qui limite le critère d’aide à l’embauche, au seul lieu d’habitation du futur salarié. Cette nouvelle mesure pourrait ainsi favoriser l’insertion de ce public qui pâtit de discriminations avérées.

Car dans les faits, en réalité, bien que ces quartiers se situent proches de zones d’activité dynamiques, peu de leurs habitants en profitent.

Pour certaines entreprises, ce dispositif peut être un déclencheur dans une démarche de recherche de main-d’œuvre déjà engagée (notamment dans les cas où on constate une pénurie de main-d’œuvre).

D’autres dirigeants constatent, eux,  une distanciation entre ces demandeurs d’emploi souvent éloignés de l’environnement de travail et les entreprises. Ils considèrent que ce dispositif ne peut pas être le seul critère pour embaucher, les compétences étant la clé d’entrée.

 

Une solution à combiner avec d’autres démarches

Dans ce contexte, la Méthode de recrutement par simulation (MRS), en ce qu’elle évalue exclusivement les compétences et les habiletés, peut constituer une manière de "changer le regard par rapport au recrutement".

Parallèlement, en amont un travail d’accompagnement doit être fait pour redonner confiance à ces publics, souvent victimes de discrimination.

 

Pérenniser ces mesures pour mieux les évaluer

Pour le directeur de la Mission locale de Bondy, plus globalement, la solution repose également sur la capacité à rendre pérennes ces mesures pour pouvoir mieux les évaluer et assurer une gestion stable des structures qui les accompagnent.

 

Écouter l’émission "Quartiers sensibles : le fardeau du CV" (Interception, France inter, 1er avril 2018)

En savoir plus sur le dispositif "emplois francs" sur le site du ministère du Travail

 

 

Cariforef des Pays de la Loire, mai 2018