École de production : l’autre manière d’apprendre un métier



L’école de production est un écosystème composé de trois acteurs principaux : les entreprises, les jeunes et les territoires. Cette méthode pédagogique permet aux jeunes de 15 à 18 ans d’apprendre un métier en fabriquant des produits ou en proposant des services. "Faire pour apprendre" ou comment être en contact avec la réalité ?

    

La Fédération nationale des écoles de production (FNEP) est un réseau d’établissements privés d’enseignement technique, à but non lucratif, reconnus par l’État. Elle compte aujourd’hui 26 écoles de production en France dans 8 régions qui préparent près de 1 000 élèves à des diplômes professionnels d’État (CAP, BAC pro ou certifications professionnelles).

Dans les Pays de la Loire, il existe désormais 6 écoles de production pour préparer à 9 métiers avec 9 diplômes et 5 titres professionnels. Les formations sont variées pour des métiers notamment qui recrutent dans différents secteurs d’activité : industrie, automobile, métiers paysagers, métiers du bois, restauration, bâtiment, industrie, digital…

   

Faciliter une intégration sociale et professionnelle

131 élèves bénéficient de cette approche globale qui dépasse largement le seul cadre de la formation. En effet, les jeunes recrutés peuvent présenter, au-delà des difficultés scolaires, des problèmes familiaux et des problèmes de santé. Ils ont désappris (ou jamais appris) les savoir-être qui permettent de faciliter une intégration sociale et professionnelle.

   

Faire pour apprendre

Le contact avec la réalité du monde professionnel se fait grâce à une production réelle à partir de vraies commandes passées par de vrais clients sous la conduite d'un maître professionnel sur un seul et même lieu. L’enseignement dispensé privilégie une cohésion entre pratique 2/3 et cours théoriques 1/3.

    

Lutte contre le décrochage scolaire

Les jeunes accueillis présentent souvent les symptômes d’une rupture prévisible de scolarité : ennui, absentéisme, manque de confiance en soi, mauvais livret scolaire, indiscipline, environnement social et/ou familial fragilisé, handicap "dys" …

Les jeunes rejoignent une école de production avant de basculer dans la définition que donne l’Éducation nationale du décrocheur : les "Neet" (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire).

Le recrutement des jeunes intervient suite à des contacts et partenariats établis entre les écoles de production et partenaires tels que les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (Psad), la Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), la Mission d’insertion des jeunes de l’enseignement catholique (Mijec), les Centres d’information et d’orientation (CIO), les Missions locales, la fondation des apprentis d’Auteuil, et via le site internet de la Fédération nationale des écoles de production (FNEP). Des relations sont établies avec le service des migrants étrangers et avec les services de la protection de l’enfance.

 

Jeunes, entreprises, territoires : trois gagnants

Ces écoles se révèlent efficaces en termes d’insertion des jeunes dans la vie sociale et professionnelle, notamment ceux qui sont en difficulté dans le système traditionnel. Elles contribuent ainsi à la lutte contre le décrochage scolaire. C’est une réponse adaptée à leurs demandes de formation et d’insertion. On y apprend donc un métier mais aussi les codes de l’entreprise.

Pour les entreprises, ce concept offre une solution pour embaucher des jeunes qualifiés et vite opérationnels mais permet aussi d'accompagner leur croissance. Une fois diplômés et opérationnels, ces jeunes deviennent des profils attractifs pour les entreprises qui souhaitent les embaucher. Une des raisons d’être des écoles de production est de proposer des compétences qui répondent à un besoin territorial. Les métiers auxquels elles préparent sont toujours en tension. De ce fait, elles apportent un levier de croissance et dynamisent l’économie locale.

Cette méthode innovante et hybride permet aux territoires de favoriser l’emploi et le développement, assurer plus de lien social et réduire le chômage des jeunes.

 

Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel

Avec la loi, du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, l’État a souhaité donner une reconnaissance officielle aux écoles de production. L’article 25 précise que les écoles de production sont des écoles techniques privées reconnues par l’État au titre de l'article L.443-2. Il est stipulé que les écoles dispensent un enseignement sous statut scolaire dans le but de qualifier les jeunes et délivrer des diplômes et titres professionnels enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles. La pédagogie adaptée et la formation en condition réelle de production sont également reconnues par l’État grâce à cette loi. De plus, les écoles sont habilitées à percevoir le solde de la taxe d’apprentissage et peuvent nouer des conventions, notamment financières, avec l’État, les collectivités territoriales et les entreprises.

Cette reconnaissance législative vient confirmer l’engagement initié depuis 2016 par la Région des Pays de la Loire qui soutient le développement du réseau des écoles de production sur le territoire régional. Il convient cependant de ne pas minimiser les difficultés à développer le réseau car c’est un processus long et complexe qui demande un amorçage relationnel très fort au début du processus auquel la Région souhaite contribuer de manière partenariale sous la responsabilité de la FNEP.

 

Un modèle qui fait ses preuves

Près de 90 % des élèves obtiennent leur diplôme académique du CAP au Bac pro. Le seul critère d’admission des élèves est la motivation, sans tenir compte du livret scolaire. À l’issue de leur formation, 50 % d'entre eux choisissent de poursuivre leurs études.

Cette inclusion professionnelle qui avoisine les 100 % seulement 2 mois après la sortie de formation, révèle combien l’école de production est un modèle qui fait ses preuves. Aujourd’hui, de nombreux élèves primés lors des concours techniques "Meilleurs apprentis de France", les "Olympiades des métiers", le "concours général des métiers" témoignent d’une certaine responsabilisation, d’une maturité nécessaire sur un lieu de travail mais aussi de savoir-faire et savoir-être essentiels.

  

Pour aller plus loin

Vidéo de 5min58 - Présentation des écoles de production

 

   

Vidéo de 1min40 - Les métiers de l'industrie - La mécanique productique informatisée ? Venez découvrir un métier qui recrute...

 

   

Cariforef des Pays de la Loire, décembre 2019

  

Écoles de production

La Fédération nationale des écoles de production (FNEP)

Les métiers de la mécanique
Icam site de Vendée à La Roche-sur-Yon

Les métiers de l’électricité
Icam site de Nantes à Carquefou

Les métiers nature & paysage
Lycée de Briacé au Landreau
Les Établières production à La Roche-sur-Yon

Les métiers de la restauration
Agapé Anjou à Angers
Les Établières production à La Roche-sur-Yon

Les métiers du bâtiment
Les Établières production à La Roche-sur-Yon

Les métiers de la métallurgie et de la soudure industrielle
T’CAP - T’Pro à Saumur (ouverture en octobre 2019)