Lutte contre l’illettrisme : les journées nationales en préparation



Comme chaque année, du 8 au 15 septembre 2019 aura lieu la 6e édition des Journées nationales d’action contre l’illettrisme (JNAI). Pour les préparer, les acteurs de la lutte contre l’illettrisme (formateurs, institutions…) étaient invités de mars à mai 2019 à des rencontres d’information et de mobilisation. Pour les Pays de la Loire, ils étaient réunis, le 23 avril, à l’invitation de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) et du Cafoc de Nantes, engagé depuis plus de 25 ans sur ces questions dans la région.

   

L’illettrisme, qualifie la situation de personnes qui ont été scolarisées en France mais ne maîtrisent pas la lecture ou l’écriture pour être autonomes dans des situations simples de la vie quotidienne.

 

Actions de l’ANLCI autour de l’illettrisme

Depuis l’année 2000, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) "mobilise et travaille avec et pour ceux qui agissent au niveau institutionnel et sur le terrain pour prévenir et lutter contre l’illettrisme" .

Trois missions lui sont confiées : mesurer (elle fournit des données fiables sur les personnes concernées par l’illettrisme), organiser (elle fédère et optimise les moyens mobilisés par l’État, les collectivités territoriales, les entreprises et la société civile dans la lutte contre l’illettrisme) et outiller (elle fait connaître et partager les pratiques qui fonctionnent dans la lutte contre l’illettrisme).

C’est dans ce cadre que l’ANLCI organise, en septembre, et ce, depuis 2014, les Journées nationales d’action contre l’illettrisme (JNAI). Cette édition, comme les précédentes, aura pour objectif de mettre en lumière les initiatives des acteurs qui luttent contre l’illettrisme, nouer des coopérations et toujours mieux faire connaître les actions en faveur de la lutte contre l’illettrisme.

 

Un sujet caché mais impactant pour le monde du travail et de l’entreprise

Bien qu’il concerne, en France, 7 % de la population âgée de 18 à 65 ans, l’illettrisme reste un sujet tabou, peu abordé et peu révélé. Il touche de très près le monde du travail et de l’entreprise car plus de la moitié des personnes illettrées exercent une activité professionnelle.

Par ailleurs, la moitié des personnes concernées a plus de 45 ans.

Enfin, la moitié des personnes en situation d’illettrisme vit dans des zones faiblement peuplées (zones rurales ou villes de moins de 20 000 habitants).

   

Le pacte national, boussole de l’action publique

Au niveau national, en 2013, la lutte contre l’illettrisme a été déclarée grande cause nationale.
En 2018, le "Pacte national pour agir ensemble contre l’illettrisme : de la dépendance à la liberté" a été signé par une cinquantaine de signataires de la société civile.

Ce pacte définit 10 principes mobilisateurs autour de la lutte contre l’illettrisme. Il s’agit d’associer les personnes concernées, d’agir ensemble de manière coordonnée, d’installer des comités consultatifs régionaux, d’utiliser une définition commune, agir le plus tôt possible, d’accompagner vers des parcours de formation sans rupture, de prendre en charge l’accès à la formation, de renforcer l’action culturelle, de rendre inclusifs les environnements numériques et enfin, de porter le problème sur la place publique. Il sert de boussole à l’action publique en matière de lutte contre l’illettrisme.

 

Dans les Pays de la Loire, l’absence de coordination régionale pèse

L’action de l’ANLCI est déployée, au niveau régional, grâce aux correspondants régionaux qui coordonnent les actions et favorisent les coopérations sur ce sujet.

Dans les Pays de la Loire, cette fonction est vacante depuis quelques années. D’autres régions sont également dans la même situation ; une discussion est en cours entre l’ANLCI et les ministères concernant le financement de ces postes.

En conséquence, aucun plan régional ne structure actuellement la lutte contre l’illettrisme dans les Pays de la Loire.

De fait, la région pâtit d’un manque de coordination entre les acteurs qui permettrait à la fois le partage d’expertises, le relai d’information sur les initiatives intéressantes, la création de connexions et de coopérations entre les acteurs divers du territoire.

Le Cafoc de Nantes, continue toutefois d’assurer la gestion régionale du numéro vert sur l’illettrisme. Il conserve également un centre de ressources fourni sur le sujet (le Centre de ressources illettrisme -CRI- est en effet hébergé au Cafoc de Nantes) ainsi qu’une expertise historique en matière d’illettrisme en situation de travail et d’appui renforcé en Validation des acquis de l'expérience (VAE).

 

Des personnes en situation d’illettrisme toujours plus invisibles

De leur côté, les organismes de formation insistent encore et toujours sur l’impérieuse nécessité d’identifier ces personnes en situation d’illettrisme, encore plus "invisibles" désormais que s’ajoutent à leurs rangs des migrants dont les besoins, bien que proches, ne sont pas pour autant toujours convergeants.

Ils soulignent également le besoin à l'échelle de la région d'un fonctionnement en réseau, permettant des échanges de pratiques et de ressources, du perfectionnement professionnel, avec un accent effectivement mis sur la problématique du repérage.

   

Pour aller plus loin

    

Cariforef des Pays de la Loire, mai 2019

Documents disponibles au centre de ressources