O21 : Trouver sa voie et choisir son orientation



Trouver sa voie dans un monde en mutation accélérée. Apprendre à se faire confiance. Trouver du sens à sa vie professionnelle. C’est autour de ces questions liées à l’orientation au XXIe siècle que s’est déroulée le 17 décembre à Nantes, la 3e édition des conférences et ateliers O21. Destinée aux lycéens et étudiants, elle est organisée par le Monde campus. Voici un retour enthousiaste des échanges et témoignages de cet événement incontournable et bon pour le moral !

    

Apprendre à se connaître pour trouver sa voie

Pour répondre aux différents questionnements des jeunes (lycéens et étudiants) en quête de sens à donner à leur vie et leur activité professionnelle future, des acteurs, des personnalités locales ou des experts de tous âges et de tous horizons ont témoigné de leur parcours.

Les jeunes et adultes présents dans la salle ont participé au débat en posant des questions et en répondant à des sondages via sms.

     

Des jeunes face à leur avenir

Premier sondage : avez-vous déjà fait le choix de votre projet professionnel ? Une réponse massive – Non à 70 %, est révélatrice de l'incertitude qui entoure les projets d'avenir des lycéens et étudiants. Car s'ils ont accès à de multitudes filières professionnelles et sont abondamment informés, il n'en reste pas moins qu'ils peuvent éprouver une sorte de vertige du choix, une impression de jouer leur vie.

De plus, les facteurs d'autocensure sont nombreux : un déficit de confiance en soi, des sphères d'influence qui peuvent nuire à la réflexion, des préjugés sur la formation professionnelle ou à l'inverse sur les études en grande école ou université, des milieux familiaux peu propices aux échanges sur le sujet des ouvertures professionnelles, des "empêchements psychiques" pour les jeunes qui vivent en milieu rural éloigné des métropoles et qui n'ont pas les "codes" pour intégrer les études supérieures… Tous ces freins ne concourent pas à faire des choix éclairés dans la sérénité.

   

Comment lever les barrières, apprendre à se faire confiance ?

Le fil rouge qui a prédominé la conférence : pas d'urgence ! Les trajectoires ne sont plus linéaires et demandent du temps pour réfléchir à ses désirs d'engagement, écouter sa voix intérieure, faire le point après différents tâtonnements, essais, abandons ou échecs parfois, mais qui font rebondir par élimination : il n'y a pas d'erreur d'orientation professionnelle, seulement des étapes à franchir pour mûrir son projet. La voie de la réussite est celle qui nous correspond !

Oser, tester, s'engager, rencontrer, valoriser ses savoirs informels : tels sont les maîtres-mots exprimés par les intervenants à l'unanimité.

Oser et explorer des univers professionnels avant de choisir en réalisant des stages, des services civiques, en pratiquant de petits jobs, en testant des formations professionnelles.

S'engager en participant à des projets associatifs, en intégrant des groupes de réflexion, en profitant d'une année de césure en cours d'études pour accomplir des projets qui n'ont pas forcément une visée professionnelle : "se construire en s'engageant dans plusieurs chemins" (dixit Thomas Pesquet).

Rencontrer des personnes-ressources de différents horizons qui accompagneront ou alimenteront la réflexion, voire susciteront des vocations : professionnels en exercice, enseignants, psychologues de l'Éducation nationale, acteurs associatifs, étudiants, tout interlocuteur susceptible d'apporter des réponses et conforter ses choix professionnels.

Valoriser ses savoirs informels : des activités extra-scolaires peuvent aider à mieux percevoir sa personnalité, ses envies, ses habilités. C'est ainsi que les jeunes vont pouvoir apprendre à communiquer, s’entraider, se dépasser et donc reprendre confiance en eux.

   

S’épanouir, se révéler au travail et répondre à ses valeurs personnelles

À travers les différents parcours de vie des 8 personnalités présentes lors de la conférence : "trouver une voie qui a du sens pour soi", un message fort et largement partagé fait l’unanimité : "faire quelque chose qu’on aime en trouvant du sens dans son métier".

Pour cela, il est conseillé de ne se poser aucune limite pour trouver enfin quelque chose qu’on aime parce qu’il y a encore beaucoup de métiers à inventer.

Quitte parfois à douter, chuter, se relever et nourrir constamment l’idée qu’on se fait du sens de notre travail. Des valeurs telles que la persévérance, l'ouverture d’esprit, l’envie et la curiosité sont quelques-unes des clefs pour trouver le parfait équilibre entre le travail et ce qui nous rend heureux.

    

Aligner sa passion à son métier

De toutes les histoires de vie de chacun des participants, un fait marquant retient l’attention : ils ont bifurqué pour emprunter des chemins de traverse en se posant la question essentielle à la vie : "Pourquoi je me lève chaque matin ?" De tous ces témoignages, il y a ceux qui veulent faire, ceux qui veulent aider et ceux qui veulent transmettre mais tous ont en commun la passion avec un immense besoin d’utilité sociale.

Pour certains, après de brillantes études, parfois même des activités prestigieuses bénéficiant de salaires confortables, le besoin de changer de métier et d’être utile pour redonner du sens à leur vie s’impose. Pour d’autres, les chemins chaotiques empruntés, parfois les échecs essuyés (témoignage de la coordonnatrice de la communauté "Paumé.e.s" de Nantes) ont fait leur force pour mieux rebondir.

   

L’apprentissage par l’erreur

L’histoire de Nicolas elle, pourrait se résumer en une phrase : "comment transformer ses propres faiblesses en source d’inspiration ?" À l’âge de 18 ans, ce jeune trentenaire perd sa main dans un accident de travail. Après des années d’errance et de handicap, il met au point sa propre main bionique. Entouré d’une équipe de bénévoles dans un fablab, il propose une main électrique contrôlable par les muscles. Bouleversant et porteur d’un message d’espoir, il raconte les barrières que l’on se dresse parfois tout seul et comment pour parvenir à ses fins, faire, se tromper et recommencer est une excellente méthode à appliquer.

   

Des initiatives régionales pour informer les jeunes

Deux dispositifs régionaux, destinés à améliorer l’orientation professionnelle des lycéens ligériens les plus défavorisés et à réduire les inégalités, ont été évoqués lors de la conférence.

Le programme Bond pour la réussite par l'initiative et l'ouverture (Brio), une "Cordée de la réussite", labellisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, a pour mission de favoriser l’accès aux savoirs et à l’enseignement supérieur pour tous, mais aussi de lutter contre l’autocensure afin de lever les barrières culturelles et psychologiques des lycéens.

Le projet Étoile, fruit du travail de cinq partenaires - les universités d’Angers, du Mans et de Nantes, le Rectorat et le Cariforef des Pays de la Loire –, porte l'ambition de donner accès à une information de qualité à tous les jeunes, quel que soit son lieu de résidence, pour qu'ils puissent construire de manière éclairée leur projet d’orientation, menant ou non vers la poursuite d’études.

    

S'adapter et apprendre à apprendre : le pari gagnant du XXIe siècle

Alors que 65 % des jeunes élèves des écoles élémentaires exerceront des métiers qui n'existent pas en 2019 et qui restent à inventer, il faut avoir à l'esprit que les recruteurs d'aujourd'hui et de demain recherchent ou rechercheront plus des personnalités que des compétences métier, des collaborateurs qui s'adapteront aux compétences nouvelles. L’ouverture culturelle, la capacité d'apprentissage et d'évolution, l’accès à l’information, mais aussi la confiance en soi, la prise de conscience de ses capacités, sont autant de clefs nécessaires pour s'adapter à un monde en constante mutation technologique, sociétale et environnementale.

   

Pour aller plus loin

L'homme de deux mains / Nicolas Huchet – Co-fondateur de My Human Kit
Découvrir la coopérative Dire le travail. Il s’agit de réunir six à douze personnes, des collègues ou des personnes de tout horizon professionnel, qui souhaitent parler ou écrire ensemble sur leur travail.

   

   

Cariforef des Pays de la Loire, décembre 2019