Journée régionale du 16 décembre 2014



Atelier sur l'expérimentation du Conseil en évolution professionnelle dans les Pays de la Loire, les enseignements et les pratiques à retenir.

lico n° 45

       

Un atelier mené par Isabelle Dupont, Fongecif Pays de la Loire

En 2009, les partenaires sociaux s’interrogent sur l’isolement des salariés des petites et moyennes entreprises et réfléchissent aux moyens à mettre en place pour leur permettre de s’informer sur les formations et les évolutions professionnelles. De cette démarche est née l’expérimentation du Conseil en évolution professionnelle dans les Pays de la Loire.
2009 : les partenaires sociaux réunis au sein de la Commission paritaire interprofessionnelle régionale pour l'emploi (COPIRE) et la Région des Pays de la Loire mettent en place, à titre expérimental, le Conseil en évolution professionnelle (CEP).

2010 : les partenaires sociaux et la Région pilotent le dispositif. Son financement est assuré par le Conseil régional et le Fongecif. C’est le Fongecif qui a en charge l’animation et la professionnalisation des acteurs. Après appel d’offres, 6 opérateurs rejoignent le Fongecif. En 2013, 50 % des Pays de la Loire sont couverts avec quatre nouveaux territoires. En janvier 2014 : le CEP s’étend sur tout le territoire des Pays de la Loire.

              
Les principes fondamentaux du CEP signent son originalité

Gratuit, à l’initiative de la personne, non prescriptif, à distance de l’entreprise, confidentiel, neutre, avec une proximité géographique et temporelle et accessible à tout actif, le CEP remplit des conditions optimales pour l’autonomie de la personne à décider de son parcours professionnel.

Entre 2010 et 2014, le service proposé se passe en 2 temps : un premier entretien de 15 minutes, par téléphone ou en face-à-face, suivi éventuellement d’un second. 1 820 personnes ont bénéficié de 2 600 entretiens.

            
Ce qui déclenche la démarche

C’est avant tout la lassitude au travail qui amène la personne vers le CEP dans 28 % des cas. 19 % des personnes y viennent à cause de contraintes professionnelles pesantes, 11 % pour anticiper des opportunités professionnelles, 10 % dans le but de reprendre une activité professionnelle, voire un nouveau métier, 9 % à cause d’une souffrance au travail, 9 % pour des problèmes de santé et 9 % pour des contraintes personnelles.

          
La demande exprimée

25 % des personnes souhaitent mettre en œuvre un projet, 20 % ont envie de faire un autre métier sans savoir lequel, 20 % recherchent une formation et/ou son financement, 18 % veulent faire le point et 8 % sont à la recherche d’un emploi.

Suite à la démarche, les principales orientations des personnes sont pour 19 % d’entre elles le bilan de compétences, 15 % un projet de formation, 15 % la recherche d’un emploi.

             
Et pour le CEP de demain… Communication, accès au service et professionnalisation en question

La loi du 5 mars 2014 étend le CEP à l’ensemble du territoire français. Dans les Pays de la Loire, l’expérimentation permet de lancer dès à présent des axes de travail.

Un constat : les personnes qui ont expérimenté le CEP étaient déjà en réflexion de changement professionnel, le CEP intervient comme un accélérateur de mise en mouvement. Le CEP de demain doit donc être travaillé en amont.

La communication est un axe à développer. L’offre de service doit acquérir de la lisibilité pour tous les actifs. Les supports de communications doivent être réfléchis. Il faut trouver les bons canaux et les mots justes.

Les modalités d’accès au service sont également très importantes à déterminer : par exemple, la temporalité de la réponse à une demande de CEP : immédiate ou différée ? Par téléphone et/ou en face-à-face ? À ce jour, pas de numéro de téléphone unique, commun aux opérateurs des 5 structures retenues, quelles sont les conséquences potentielles ? Comment assurer la garantie de la confidentialité et de l’initiative de la personne ? L’expérimentation a montré l’importance du téléphone qui permet à la personne de lâcher prise, et qui garantit l’anonymat.

Pour les conseillers, la professionnalisation et les échanges de pratiques sont nécessaires. Elle devra s’accompagner de la collecte de données et d’indicateurs, de la mutualisation des outils et des expériences et de l’acquisition d’un langage commun.

La loi de mars 2014, le Compte personnel de formation et le déploiement du Service public régional de l’orientation sont autant d’éléments sur lesquels il faut s’appuyer pour faire décoller le Conseil en évolution professionnelle.

Carif-Oref des Pays de la Loire - 23 décembre 2014

           

Pour aller plus loin

Le site Orientation-PaysdelaLoire.fr
Fiche évaluation de la journée