La formation de formateur de l’UCO a 25 ans !



L’Université catholique de l’Ouest (UCO) d’Angers fête les 25 ans de la formation qui prépare au Titre Formateur, inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Pour l’événement : deux experts sont venus apporter leur éclairage sur le métier.

 

Jean-Marie Gaudin, responsable de la formation de formateurs et de la Validation des acquis de l’expérience (VAE) à l’UCO, a livré quelques éléments clés de cette formation de formateur née en 1990.

 

Les marques de fabrique de la formation

Pour Jean-Marie Gaudin, le travail avec les stagiaires, l’équipe pédagogique et les partenaires institutionnels représente des rencontres importantes. Les stagiaires, ils sont 20 cette année, et ils sont 337 à posséder le titre de formateur, à œuvrer sur le territoire et, pour beaucoup d’entre eux, « à continuer à donner des nouvelles ». 70 % d’entre eux sont en activité 6 mois après la fin de la formation.

L’équipe pédagogique, « fidèle et engagée », est riche de sa diversité, avec des membres issus de mondes professionnels différents et en prise directe avec le terrain. L’histoire commença en 1990 avec Pédagogi-A, puis l’Ifrade et à présent l’UCO, avec L’État et la Région en soutien.

« Ce fut d’abord un joyeux bricolage créatif, avec des questions didactiques justes effleurées, puis la formation s’est technicisée. Nous avons tâtonné, mais maintenant, c’est un dispositif abouti et exigeant », résume Jean-Marie Gaudin. Mais ce qui n’a jamais changé au cours de ces 25 ans, c’est la place de l’apprenant : « celui qui apprend reste au centre de l’apprentissage ».

 

« L’acte éducatif est un acte politique »

Philippe Blanchet, enseignant-chercheur et formateur de formateurs à l’université Rennes 2, nous livre les principes pédagogiques fondamentaux pour un formateur. « Pas de recettes toutes faites, pas d’applicationnisme, au formateur de s’emparer des principes agissants proposés par les connaissances scientifiques ».

Un peu provocateur quand il dit : « Les contenus sont secondaires », et il ajoute que « le formateur doit être un spécialiste de ses contenus et un spécialiste du faire-apprendre ». Le formateur est là « pour accompagner la découverte par la personne, toujours positivement », ce qui implique respect de la personne et bienveillance envers elle. Philippe Blanchet affirme : « L’acte éducatif est un acte politique, c’est un acte social ».

Sa conclusion : « Le formateur construit le monde dans lequel on vit, nos valeurs humaines et sociales sont menacées, nous sommes des formateurs éthiques et pas seulement techniques ».

 
Il faut créer les conditions pour que la personne apprenne

Avec Patrick Mayen, Professeur à AgroSup Dijon, les constats sont sombres. Il souligne la « dégradation du métier de formateur », un métier qui « vient en bout de chaîne », avec « très peu de rencontres entre les commanditaires et les personnes qui mettent en œuvre les formations ».

Exercer le métier de formateur au sein d’un secteur professionnel délimité comme, dans la santé, chez les pompiers est différent de l’exercice dans un organisme de formation où le formateur a le métier en référence mais doit souvent faire preuve de polyvalence. Quant à l’exercice du métier dans les dispositifs d’insertion, c’est encore différent, explique Patrick Mayen : « Dans l’insertion, personne n’a formalisé les contenus, contrairement à l’illettrisme où de multiples contenus existent. Il faut donc, dans l’insertion, que la formation ne soit pas un pur accompagnement, mais une stratégie ».

Patrick Mayen évoque aussi la question de la motivation : « Il faut les motiver les stagiaires ! Les maintenir en formation ! ». Il reconnaît que c’est une tâche nouvelle à laquelle peut répondre la multiplicité des méthodes, tout en soulignant la pression « pour faire moderne » qui amène à utiliser de nouveaux outils, comme les serious games, par exemple. Et il ajoute que « la compétence numérique, c’est savoir soumettre le numérique à la pédagogie ».

 

Ce serait quoi la formation ?

« Le processus d’apprentissage est le point aveugle de la formation : comment apprend-on ? » Apprendre étant le noyau du métier de formateur, Patrick Mayen dégage deux exigences d’analyse : le formateur doit savoir, d’une part, où en sont les personnes par rapport à ce qui est à apprendre et, d’autre part, dans quelles situations de la vie, après la formation, elles vont se trouver, quelles seront les exigences, et pour cela, quelles sont les compétences qu’elles vont devoir acquérir.

Deux questions d’éthique pour conclure : « Le formateur doit avoir un niveau d’exigence, c’est très important pour que les personnes apprennent […] La satisfaction au travail tient à la relation aux stagiaires, car ces derniers attendent cette relation ».

 

En savoir plus

Toutes les formations de formateurs sur le site Orientation-paysdelaloire

En savoir plus sur la formation de formateur de l’Uco

Carif-Oref des Pays de la Loire - avril 2015

 

 

D’anciens stagiaires disent ce qu’ils pensent de leur formation

 

« La formation m’a permis de professionnaliser ma pratique mais aussi de continuer à me poser des questions »,
Delphine, promotion 15, 2004-2005, à présent coordinatrice pédagogique à la Chambre de métiers et de l’artisanat de Loire-Atlantique.

« En 4 mots : c’est une transition, une sacrée aventure, une transformation et un tremplin vers une VAE pour une licence. C’est une formation qui donne du sens à l’action, qui rend curieux et qui m’a donné une reconnaissance et une légitimité »,
Marylène, promotion 18, 2007-2008, à présent formatrice secteur sanitaire et social à l’IFSO et coordinatrice pédagogique au sein de la formation de formateurs de l’UCO.

« C’est un privilège de suivre cette formation. Elle apporte outillage méthodologique et permet une prise de distance »,
Christophe, promotion 22, 2012-2013, à présent formateur, responsable filière et coordinateur technique aménagement paysager au CFP de Briacé.

« J’ai compris plein de choses ! Cette formation m’a permis d’asseoir l’ingénierie pédagogique »,
Sandra, promotion 24, 2013-2014, à présent formatrice, référente pédagogique filière BPJEPS, à la Fédération sportive et culturelle de France.